Démontage de l’orgue
Détail amusant, on voit les grandes pédales qui, à l’origine, avant électrification, servaient à actionner les soufflets
Détail amusant, on voit les grandes pédales qui, à l’origine, avant électrification, servaient à actionner les soufflets
Lors du démontage, en 2012, il est apparu un certain nombre de travaux urgents et indispensables. L’église étant classée, l’affaire s’est révélée longue et compliquée : autorisation de la Conservation Régionale des Bâtiments de France, établissement d’un diagnostic technique, et enfin travaux, de 2015 à 2017. Au programme, reprise de la maçonnerie, du plancher de la tribune, nettoyage et mise en valeur des voûtes, restauration de la couverture de la nef au-dessus de l’orgue, réhabilitation de la rosace, des voussures du portail et des sculptures.
Et, pendant ce temps, les travaux continuent en atelier.
Nous atteignons la dernière phase, qui se révèle la plus délicate, à savoir l’harmonisation de l’instrument.
En effet, tout l’art du facteur d’orgue s’y concentre: il convient de faire parler les tuyaux, en fonction de l’acoustique de l’église, et aussi d’amener par les différentes couleurs sonores le rayonnement de l’instrument souhaité par le facteur d’orgue, Bernard Cogez. Chaque instrument est unique, chacun étant doté de sa propre personnalité, et de sa « signature » musicale.Le plus difficile est l’harmonisation du premier jeu et du premier tuyau, harmonisation de laquelle va découler celle des 2 570 autres. Les premiers résultats sont très prometteurs: le son est ample, souple, profond, avec de la douceur et de la puissance, mais sans agressivité. Pour le reste, nous faisons confiance à Bernard Cogez, artiste accompli, pour révéler l’intensité, la complexité et l’harmonie finale de ce « monstre musical » alliant art et technologies de pointe. Pour cela, accompagné le plus souvent de son frère, Régis, il travaille régulièrement à cette délicate harmonisation qui peut nécessiter jusqu’à 7 manipulations par tuyau.